Dynamique(s) à l'heure de l'IA - 5 - Nicolas Bannier -ideation _ assistant _ 20250912

Podcast - Dynamique(s) à l'heure de l'IA - 11'

M. Bannier, professeur agrégé de lettres classiques au lycée Marc Bloch à Bischeim, et chargé de mission en charge du dossier IA à la DRANE Grand Est site de Strasbourg

Dans ce cinquième épisode de la série Dynamique(s) à l’heure de l’IA, Nicolas Bannier explore le potentiel de l’intelligence artificielle comme assistant à l’idéation pédagogique. L’entretien met l’accent sur la manière dont l’IA peut accompagner la créativité des enseignants, notamment dans la phase de conception des séquences, des projets interdisciplinaires ou des activités innovantes. L’IA devient ici un outil d’ouverture cognitive, capable de susciter des propositions inattendues, d’élargir le champ des possibles et d’aider à reformuler des intentions pédagogiques.

Le geste professionnel au cœur de cet épisode est un geste de planification créative, appartenant à la famille des gestes de conception et d’anticipation. Ce geste consiste à imaginer, scénariser et ajuster une activité avant sa mise en œuvre, en tenant compte des objectifs, des besoins des élèves et des ressources disponibles. L’usage de l’IA vient augmenter la phase exploratoire : elle aide l’enseignant à générer des variantes, à articuler les compétences visées avec des contextes motivants, ou encore à visualiser différentes progressions possibles.

Nicolas Bannier insiste cependant sur l’importance de la vigilance critique : la machine ne crée pas à la place de l’humain, mais l’oblige à préciser ses intentions, à expliciter ses choix et à s’interroger sur la pertinence des idées produites. L’enseignant garde la maîtrise du sens et du cadre didactique, tandis que l’IA agit comme un miroir cognitif, stimulant le raisonnement et la créativité. Cette interaction fait émerger une posture d’expérimentation : tester, ajuster, évaluer la valeur pédagogique des suggestions, tout en intégrant une réflexion éthique sur la dépendance aux outils.

Ce geste s’exerce principalement en amont du cours, dans la phase de conception, mais il a des effets directs sur la dynamique en classe : les activités conçues avec le soutien de l’IA sont souvent plus ouvertes, plus différenciées et plus engageantes. Le recours à l’IA favorise ainsi une évolution du métier enseignant vers une co-construction humaine et technologique du savoir, où la créativité est collective et outillée.

En somme, cet épisode illustre un geste enseignant d’anticipation et de conception augmentée, où l’IA devient un partenaire de pensée, un catalyseur d’innovation pédagogique et un levier pour repenser la planification.